Lorsque j'étais une oeuvre d'art de Schmitt, lu par Thierry-Marie Delaunois écrivain
Par
Delaunois Thierry-Marie
Le 29/11/2011
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"La beauté est une malédiction qui n'engendre que la paresse et l'indolence. La laideur est une bénédiction qui appelle l'exception et peut transformer une vie en magnifique destin...", extrait du roman, d'une lucidité parfois extrême, dans lequel la beauté pure et l'intelligence ne vont apparemment pas de pair. Devenir un objet? Une oeuvre d'art? Notre société serait-elle organisée de telle sorte qu'il vaudrait mieux être une chose qu'une conscience? La pensée est-elle un obstacle à l'épanouissement? Au bonheur?
Surprenant autant que le chemin pris par un filet d'eau cherchant à s'échapper, aussi dérangeant que divertissant dans son développement, "Lorsque j'étais une oeuvre d'art" présente au lecteur une palette de personnages hors norme, ceux-ci évoluant au coeur d'un récit d'une originalité parfois cruelle.
Utilisant le "je", Schmitt nous fait vivre ici les tribulations d'un homme devenu oeuvre d'art entre les mains d'un curieux génie brassant surtout du vent. N'est-ce pas risqué de se vendre d'une telle manière, de se perdre ainsi dans un monde où le profit est roi? Et qu'advient-il alors de l'âme? Schmitt nous propose là une singulière réflexion; l'on plonge aisément avec Adam dans les méandres de la célébrité et ses revers. "La gloire va mieux aux morts; c'est un vêtement d'emprunt, elle rend les vivants ridicules...". A méditer en compagnie D'Eric-Emmanuel.