Ton métier va-t-il survivre? par Thierry-Marie Delaunois
Par
Delaunois Thierry-Marie
Le 29/12/2016
Dans Partage II
D'après plusieurs études réalisées récemment par des analystes pointus dont le sérieux et la crédibilité rendent leurs résultats plausibles, une série de professions des plus diverses disparaîtront dans les quinze à vingt prochaines années, l'homme n'accomplissant finalement plus que des tâches que les "machines" ne seront pas capables d'effectuer. Vrai? Faux?
McKinsey, référence mondiale des cabinets de Conseil, a effectué une étude dont les résultats poussent à la réflexion: plus de 40% des emplois du moment seront informatisés et automatisés dans un avenir relativement proche, des fonctions de plus en plus complexes étant déjà réalisées par des systèmes de plus en plus sophistiqués, d'autres sources nous confirmant l'inéluctabilité de cette évolution: 50% des métiers tels que nous les connaissons actuellement disparaîtront d'ici 2030, cela ne signifiant pas pour autant qu'ils n'existeront plus. Ils évolueront en profondeur quant à la teneur des activités même et à l'organisation du travail.
Trois tendances, dont celle de la prépondérance croissante de l'ordinateur-robot, se dégageront: comme nous venons de le mentionner, les humains n'effectueront finalement plus que des travaux que les "machines" ne seront pas capables de réaliser; il leur faudra donc déplacer leur zone de compétence et développer plus particulièrement celles qui sont spécifiquement humaines comme l'intelligence émotionnelle, la deuxième tendance révélée par ces mêmes études. Nous parlons ici des capacités créatives, sociales et de toutes celles qui font intervenir les émotions; quant à la troisième et dernière tendance, il s'agit ni plus ni moins de la flexibilisation croissante du travail, un sujet déjà bien d'actualité.
Les métiers qui seront touchés? D'une telle diversité qu'il est difficile d'en dégager un qui serait plus particulièrement exposé mais citons malgré tout pour illustrer notre propos des métiers tels que pharmacien, magasinier, chauffeur de taxi, barman, saisonnier-cueilleur, réceptionniste, agent de production, ouvrier de précision, astronaute, médecin, chirurgien, pilote d'avion, trader, journaliste, professeur, livreur, vendeur, traducteur, banquier, téléconseiller, bibliothécaire ou encore conducteur de transports en commun. Rappelons tout de même que si les machines, plus précises, plus rapides et moins susceptibles de commettre des erreurs, peuvent avantageusement effectuer bon nombre de ces fonctions, elles devront toujours pour la plupart être soit assistées soit supervisées par un humain, le seul encore capable de prise de décision au cas par cas. Une automatisation complète ne manquerait également pas de poser des interrogations d'ordre philosophique, éthique, même juridique.
Alors fiction, réalité ou un peu des deux? L'avenir nous le dira mais... nous dans cette histoire? Artistes et écrivains? Sommes nous des privilégiés ou des espèces elles également en danger? Réfléchissons un instant: le côté négatif des choses, c'est que la plupart d'entre nous sommes obligés pour survivre d'avoir une activité connexe ou complémentaire, les gains, bénéfices et droits d'auteurs ne suivant pas toujours et n'étant que très rarement proportionnels aux efforts fournis. Coulés, les artistes et écrivains? En sursis car si d'un côté, cela ne suit plus, il y a alors d'énormes risques que de l'autre, l'on flanche si les rentrées se font trop rares mais notre légendaire motivation ainsi que notre foi en nos capacités peuvent heureusement nous stimuler à créer davantage et faire la différence, l'aspect positif! PO-SI-TIF! Non?
Nous parlions d'intelligence émotionnelle, c'est donc ici que pour nous, les créatifs, cela se passe! Une machine ou un robot n'a ni états d'âme ni idées contrairement à l'être humain! Numériser ou informatiser l'esprit et le coeur? Les moyens assurément mais pas la source, notamment nos neurones! Serions-nous une race à part? Soyons et restons toujours conscients de ce pouvoir qui est le nôtre: bien que fragilisés et parfois sur le fil, nous, écrivains et artistes, sommes et resterons toujours des veilleurs, des passeurs, des messagers, des conseillers, des bras droits éventuellement avec cette force particulière qu'aucune machine ne possédera jamais!